Ce dimanche 24 avril 2005 nous étions moins nombreux que l'an dernier à nous retrouver dans les Vieux Murs. La journée a commencé comme d'habitude par l'Assemblée Générale de l'Association des Anciens Elèves dont le bureau a présenté le bilan de son action depuis un an.  Le Président Alain Dartencet a ensuite appelé que l'objet essentiel de l'Association est d'entretenir des liens d'amitié et de camaraderie entre anciens élèves dans l'esprit de l'éducation chrétienne que nous avons reçu à Saint Joseph. Ceci consiste notamment en la mise à jour et la diffusion de l'annuaire ainsi que l'organisation de manifestations telles que la fête annuelle des Anciens.

L'an dernier, un groupe d'anciens élèves avait été élaboré un projet éducatif pour le Collège et l'avait publié dans le précédent Notre Collège (2003-2004). Ce projet avait l'ambition de recréer les conditions qui avaient valu à Saint Joseph un succès qui dépassait largement les frontières du diocèse et réunissait plus de 300 internes permanents. Il était centré sur une éducation chrétienne reprenant l'essentiel des principes ignatiens :

"L'éducation jésuite :
• Prend le monde en compte ;
• Aide à la formation totale de chacun au sein de la communauté humaine ;
• Inclut une dimension religieuse qui pénètre toute l'éducation ;
• Est un instrument apostolique ;
• Promeut le dialogue entre foi et culture."

(Association Mondiale des Anciens Elèves des Jésuites)

D'autre part, ce projet considérait également que la préservation du cadre des "Vieux Murs" était essentiel à la mise en pratique de ces principes éducatifs.

L'actuel directeur du collège, M. Jean-Claude Mainguy,  a écrit dans le dernier Notre Collège que ce projet ne correspondait pas à ses objectifs. Il nous a précisé qu'un des points qui le choquait le plus était que ce projet fût trop exclusivement catholique au point d'instituer par exemple une prière collective quotidienne.  M. le Directeur nous a indiqué qu'il ne souhaitait pas restreindre le recrutement à des familles catholiques convaincues mais plutôt à l'élargir à tous afin de promouvoir les valeurs chrétiennes dans un cadre moins contraignant, tout en permettant toutefois à ceux qui le souhaite d'approfondir leur vie chrétienne. Cette évolution est sans doute une rupture avec le modèle éducatif pratiqué autrefois à St Joseph mais correspond sans aucun doute à un besoin de notre société en voie de déchristianisation, dans laquelle on ne peut pas se contenter d'appartenir "bon camp" sans se préoccuper des autres. Il faut lancer des ponts ...

En tout état de cause, c'est au Diocèse qu'appartient la responsabilité du choix d'un projet pédagogique. Les Anciens ne peuvent au mieux qu'être appelés à y contribuer financièrement ou d'autre manière.

M. l'abbé Zanette, curé de Sarlat et aumonier de Saint Joseph nous a confirmé la volonté de Mgr Mouïsse, évêque du diocèse de Périgueux-Sarlat de "maintenir à Sarlat un établissement d'enseignement catholique".

Pour la première fois depuis de nombreuses années, nous avons pu visiter les locaux actuels grâce à M. le Directeur.

Que de souvenirs sont réapparus instantanément au détour d'un escalier, d'un couloir, d'un dortoir,  d'une salle de classe, malgré la ré-affectation de certains locaux.

Contrairement à ce que craignaient certains, le gros oeuvre est en bon état : les Vieux Murs  ont gardé leur belle couleur dorée et sont toujours aussi épais et solides. La toiture, comme n'importe quelle toiture, qu'elle recouvre un bâtiment neuf ou multi-séculaire, doit protéger de la pluie les aménagements intérieurs (planchers et plafonds) ... 

Le fait de n'avoir pu procéder à temps à de tels travaux à certains moments a laissé des traces mais rien de catastrophique.
 
 

Les vieux planchers de chêne sont toujours là ... sous la protection de dalles de plastiques peu esthétiques mais qui les ont protégés efficacement de l'usure.

Toutefois, M. le Directeur nous a confié avoir beaucoup de difficulté à faire face à d'importants travaux indispensables tels qu'équipements de sécurité obligatoires et chaudières. Enfin nous avons tous apprécié l'effort accompli par la nouvelle direction pour entretenir les abords du collège : jardins, haies et arbres taillés, fleurs sur les pentes montant au collège et portes enfin repeintes. Plusieurs anciens demeurant près de Sarlat se sont déclarés prêts à repeindre   les statues extérieures qui en ont bien besoin.

Il serait tout de même malheureux de détruire ce bâtiment réellement historique
alors qu'on classe et restaure d'autres constructions beaucoup plus discutables. D'autres part, de nombreux lycées publics ou privés en France doivent une grande partie de leur identité et de l'attachement de leurs élèves au cadre de caractère qu'ils offrent à leurs élèves. Voyez par exemple la BJ (**) à Versailles, le lycée Carnot à Dijon qui possède même une chapelle (qui ne sert plus, bien entendu, qu'à y faire de la musique),  etc.

Souhaitons que grâce à toutes les bonnes volontés qui se sont manifestées, l'essentiel soit préservé sous le patronage de notre bon Saint Joseph.
 
 

La messe fut concélébrée par le Père Zannette et le père Rouquette
(promo 1946). C'est ce dernier qui prononça l'homélie, nous appelant à dépasser nos divergences et à unir nos forces dans la fidélité à Jésus Christ. 
 

Puis notre hymne a retenti comme tous les ans dans notre chère chapelle.

Traditionnelle cérémonie et dépôt de gerbe au monument aux Anciens Elèves morts pour la France.

Déjeuner dans la salle du théâtre sous la charmante co-présidence  d'ElisabethDartencet (1974) et de Suzanne Tartarat (1982) qui nous ont fait un bien charmant discours en duo.
 
 

(*) 5 000 et 6 000 Anglais vivent actuellement en Dordogne (10 000 en Aquitaine)
(**) Pour ceux qui l'ignoreraient : BJ = "Boîte Jèse" = Ecole jésuite = Sainte Geneviève (Préparation aux concours des grandes écoles d'ingénieurs et de commerce)